Abstract
Original language | French |
---|---|
Place of Publication | Paris |
Publisher | Publisud |
Number of pages | 247 |
State | Published - 2009 |
Bibliographical note
ISBN : 978-286600-921-2Cite this
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Paris: Publisud, 2009. 247 p.
Research output: Book/Report › Book › peer-review
TY - BOOK
T1 - L'art du décentrage dans la poésie et le roman contemporains
AU - Dotan, I.
AU - Braester, Marlena
AU - Michel, Jacqueline
N1 - ISBN : 978-286600-921-2
PY - 2009
Y1 - 2009
N2 - Tout écrivain déplace une forme, un genre. La notion même de décentrage apparaît comme une condition (peut-être faussée ou du moins conjoncturelle) de la valeur littéraire. Toute œuvre littéraire qui s'impose comme référence importante et significative parce que re-structurante de l'expérience créatrice au sens de langage, se caractérise d'abord par la capacité à bouleverser les pratiques les mieux établies de l'exercice de celui-ci: Déplacer une forme, un genre, bouleverser des pratiques d'écriture, "dévier des usages élémentaires d'une langue et des énergies d'une psyché"... un art du décentrage opère dans l'élaboration d'un texte littéraire. C'est dans cette perspective que se situent les textes ici réunis qui s'emploient à interroger des œuvres de poètes et de romanciers contemporains, afin de déceler dans quelle mesure elles se structurent à partir de la pratique d'un décentrement, offrant ainsi une certaine désorientation esthétique par laquelle se briseraient des modes de pensée et de lectures traditionnelles. Dans ces textes rassemblés, l'interrogation d'un art du décentrage se déploie selon trois axes de réflexions portant sur le mouvement intrinsèque au discours – "mouvement intérieur au texte par lequel se manifeste l'acte d'écriture" -, sur le sujet de l'écriture, et sur le rapport entretenu avec d'autres formes d'expression. Dynamique d'une écriture, le mouvement émanant d'une pratique du décentrement, se recoupera avec un déplacement du langage et de la pensée. Un tel déplacement se déclinera et se précisera en des démarches créatives de l'ordre du détour de l'égarement ou du vagabondage (aussi bien spatial qu'intime) avec des auteurs connus comme Gérard Macé, Olivier Rolin, Jean-Claude Pirotte, ou moins connus comme Albert Cossery et Jean-Michel Reynard qui nous ont été ainsi donnés à découvrir. Ce sera également des démarches créatives de l'ordre d'une fascination du centre déporté avec Léopold Senghor, des marges avec Virgile Novarina et Dominique Fourcade – "la plupart des grands poètes d'aujourd'hui mêlent allègrement centre et marges". La pratique du décentrement touchera à des degrés divers le sujet de l'écriture : de l'identité sans cesse remise en question, sans cesse se modifiant, à la disparition en passant par la dépersonnalisation, avec des auteurs comme Alain Bosquet, Romain Gary et Patrick Modiano et, du point de vue d'un lyrisme impersonnel, Guillevic. Dans ce sillage du sujet décentré se détachera la question du hasard du nom, le fait que nommer et égarer puissent être synonymes, ce que révèle l'étrangeté des textes de Ghérasim Luca : " nom et égarement participeraient de la même démarche qui engendre l'œuvre". La question du sujet décentré sera posée également pour l'écrit de Houellebecq. Une pratique du décentrement se profilera en tant qu'agent d'ouverture du texte sur d'autres formes d'expression. Plus précisément, il s'agira alors d'ouverture des frontières entre des arts, des genres, des modes de langage, des langues. Lorsque le rapport poésie-musique se fait déterminant d'une écriture à « l'épreuve de l'affinité entre deux arts » pour reprendre l'expression de Michel Deguy, le texte répond à une pratique du décentrement. C'est le cas des écrits du poète Ludovic Janvier, marqués par une forte attirance du jazz qui s'instituera comme agent d'un décentrage. Dans la ligne d'une mouvance de la généricité se situent les écrits de Marguerite Duras « l'écriture durassienne semble bien récuser le clivage entre roman et poésie pour aller vers un art du décentrage » . Dans cette perspective, pourrait s'inscrire l'étude faite d'un décentrage critique auquel se trouve soumise la mise en écriture de la représentation de la ville de Montréal, par un glissement – sorte d'interaction - s'opérant entre trois récits de genres différents descriptifs de cette ville. Avec le Surréalisme, ses jeux de langage, son écriture automatique… se trouvera soulevée la question d'une pratique du décentrement dont la fonction relèverait de l'éclatement du texte et de la dissolution du sens. La question des jeux de langage et du décentrage, sera reprise dans le cas particulier de la poésie de Jacques Prévert. Par une mise en regard de la problématique de la traduction aujourd'hui, une interrogation incontestablement importante, a été développée à propos de la traduction de la poésie et la pratique du décentrement. « De quelle façon un texte traduit est-il décalé par rapport au texte original ? » . Il y a certes une sorte d'artifice – et nous l'avons tenté - à vouloir construire organiquement un livre sur les diverses approches d'un « art du décentrage », sur cette sorte de forum où se sont trouvés convoqués, interrogés beaucoup d'écrivains contemporains et des plus divers, par des chercheurs conscients de la complexité et de l'étendue que posait le sujet quelque peu « déroutant » mis en discussion.
AB - Tout écrivain déplace une forme, un genre. La notion même de décentrage apparaît comme une condition (peut-être faussée ou du moins conjoncturelle) de la valeur littéraire. Toute œuvre littéraire qui s'impose comme référence importante et significative parce que re-structurante de l'expérience créatrice au sens de langage, se caractérise d'abord par la capacité à bouleverser les pratiques les mieux établies de l'exercice de celui-ci: Déplacer une forme, un genre, bouleverser des pratiques d'écriture, "dévier des usages élémentaires d'une langue et des énergies d'une psyché"... un art du décentrage opère dans l'élaboration d'un texte littéraire. C'est dans cette perspective que se situent les textes ici réunis qui s'emploient à interroger des œuvres de poètes et de romanciers contemporains, afin de déceler dans quelle mesure elles se structurent à partir de la pratique d'un décentrement, offrant ainsi une certaine désorientation esthétique par laquelle se briseraient des modes de pensée et de lectures traditionnelles. Dans ces textes rassemblés, l'interrogation d'un art du décentrage se déploie selon trois axes de réflexions portant sur le mouvement intrinsèque au discours – "mouvement intérieur au texte par lequel se manifeste l'acte d'écriture" -, sur le sujet de l'écriture, et sur le rapport entretenu avec d'autres formes d'expression. Dynamique d'une écriture, le mouvement émanant d'une pratique du décentrement, se recoupera avec un déplacement du langage et de la pensée. Un tel déplacement se déclinera et se précisera en des démarches créatives de l'ordre du détour de l'égarement ou du vagabondage (aussi bien spatial qu'intime) avec des auteurs connus comme Gérard Macé, Olivier Rolin, Jean-Claude Pirotte, ou moins connus comme Albert Cossery et Jean-Michel Reynard qui nous ont été ainsi donnés à découvrir. Ce sera également des démarches créatives de l'ordre d'une fascination du centre déporté avec Léopold Senghor, des marges avec Virgile Novarina et Dominique Fourcade – "la plupart des grands poètes d'aujourd'hui mêlent allègrement centre et marges". La pratique du décentrement touchera à des degrés divers le sujet de l'écriture : de l'identité sans cesse remise en question, sans cesse se modifiant, à la disparition en passant par la dépersonnalisation, avec des auteurs comme Alain Bosquet, Romain Gary et Patrick Modiano et, du point de vue d'un lyrisme impersonnel, Guillevic. Dans ce sillage du sujet décentré se détachera la question du hasard du nom, le fait que nommer et égarer puissent être synonymes, ce que révèle l'étrangeté des textes de Ghérasim Luca : " nom et égarement participeraient de la même démarche qui engendre l'œuvre". La question du sujet décentré sera posée également pour l'écrit de Houellebecq. Une pratique du décentrement se profilera en tant qu'agent d'ouverture du texte sur d'autres formes d'expression. Plus précisément, il s'agira alors d'ouverture des frontières entre des arts, des genres, des modes de langage, des langues. Lorsque le rapport poésie-musique se fait déterminant d'une écriture à « l'épreuve de l'affinité entre deux arts » pour reprendre l'expression de Michel Deguy, le texte répond à une pratique du décentrement. C'est le cas des écrits du poète Ludovic Janvier, marqués par une forte attirance du jazz qui s'instituera comme agent d'un décentrage. Dans la ligne d'une mouvance de la généricité se situent les écrits de Marguerite Duras « l'écriture durassienne semble bien récuser le clivage entre roman et poésie pour aller vers un art du décentrage » . Dans cette perspective, pourrait s'inscrire l'étude faite d'un décentrage critique auquel se trouve soumise la mise en écriture de la représentation de la ville de Montréal, par un glissement – sorte d'interaction - s'opérant entre trois récits de genres différents descriptifs de cette ville. Avec le Surréalisme, ses jeux de langage, son écriture automatique… se trouvera soulevée la question d'une pratique du décentrement dont la fonction relèverait de l'éclatement du texte et de la dissolution du sens. La question des jeux de langage et du décentrage, sera reprise dans le cas particulier de la poésie de Jacques Prévert. Par une mise en regard de la problématique de la traduction aujourd'hui, une interrogation incontestablement importante, a été développée à propos de la traduction de la poésie et la pratique du décentrement. « De quelle façon un texte traduit est-il décalé par rapport au texte original ? » . Il y a certes une sorte d'artifice – et nous l'avons tenté - à vouloir construire organiquement un livre sur les diverses approches d'un « art du décentrage », sur cette sorte de forum où se sont trouvés convoqués, interrogés beaucoup d'écrivains contemporains et des plus divers, par des chercheurs conscients de la complexité et de l'étendue que posait le sujet quelque peu « déroutant » mis en discussion.
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BT - L'art du décentrage dans la poésie et le roman contemporains
PB - Publisud
CY - Paris
ER -